mardi 8 décembre 2009

Sentimentale

Je suis fleur-bleue (à dire vrai, quelle femme ne l’est pas ? toi aussi, avoue !), c’est un fait, une évidence.

Une désolation parfois, pour mon homme, dont l’Indice Romantisme (Copenhage, tu m’inspires…) est pourtant extraordinairement élevé ; combien de films de série B vus pour une minuscule scène où le raffinement le dispute aux élans du coeur, hum, combien ?

J’aime les comédies sentimentales américaines, la littérature anglaise du 19ème, « les hauts de Hurlevent », les sentiments meurtris, « Jane Eyre », le baiser final de « my blueberry nights » , les retrouvailles sur les quais de gare, les paquerettes (et pourtant ça ne sent pas très bon), les violettes (et pourtant ça sent bon puis plus rien une fois coupées), « les mots bleus » (plutôt par Bashung), ad libitum…

J’aime l’amour.
Les histoires d’amour.
Quand elles commencent mal et finissent bien, ou vice-versa.

Alors, après m’être plombée le cœur avec « des hommes », je commande à mon libraire (à l’IR très élevé) un livre où les mots seraient légers comme des plumes, l’espérance un leitmotiv, les lendemains beaux.




Il me ramène « La délicatesse » de David Foenkinos.
Je m’y plonge avec délectation. Au début. Le premier tiers est à la hauteur de mes attentes : une histoire d’amour, telle une anecdote, quelques années d’une vie, tel un élan, résumées en 50 pages, vives, drôles, incarnées.
Et puis la brisure, nette, qui arrive si vite, qui nous surprend, comme l’héroïne, en pleine lecture. Quelques magnifiques pages à cet endroit précis du livre.

La reconstruction, lente, douloureuse, chaotique, est aussi une partie intéressante du roman.

Ca se gâte lorsque frémissent à nouveau les sentiments amoureux, je suis restée hermétique à cette deuxième histoire, dommage.



Au final, je me souviendrais que Foenkinos a sa petite musique des mots, la finesse, le sens de l’empathie, mais que c’est bien peu pour un roman.


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dimanche 6 décembre 2009

Rouge

Je ne suis pas une grande fan de cette période dite "des fêtes" (contrairement au reste de la blogosphère visiblement !), plus souvent envahie par la mélancolie que par la joie enfantine qui semble sévir chez les autres.

Je reconnais néanmoins que l'arrivée de Leonard dans notre home sweet home m'apporte la légèreté qui me faisait défaut avant, et c'est avec bonne humeur que je cède petit à petit du terrain aux traditions !

Cadeaux achetés, cadeaux home made, sapin, illuminations, marchés de Noël...si ça continue, je vais finir par aimer la bûche à la crème au beurre !!!












Sapin. Rouge.
Parce que c'est Noël, et aussi la couleur des pompiers ;-)











Samedi matin, visite complète de la caserne (mais, pffff, le capitaine - le grand chep' comme dit Leonard - était absent, et point de sirène hurlante, sauf celle de nuit, parce qu'elle fait moins de bruit).
Leonard ravi, qui voulait rester avé les pomplé, monter sur le poi du cahon et aussi monter à la gran échelle.





Un très bon samedi. N'en déplaise à la mélancolie !

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jeudi 3 décembre 2009

Apnée

Je ne sais pas nager la tête sous l’eau, ça me fait peur, je m’étouffe, je suffoque.

Je viens de terminer « Des hommes » de Laurent Mauvignier.
En apnée.
Tout du long.
La boule dans la gorge, qui enfle, qui retient les cris, des cris ensevelis sous des torrents de larmes qui ne coulent pas.
La nausée aussi. Et puis une forme d’admiration.
Des hommes, trop jeunes, ont donc vécu cela.
Ces choses-là.
« Des hommes », ce sont ceux qui se taisent, qui font comme si.
Comme si de rien. Et pourtant ils ont vu, ils ont fait, ils sont revenus, ils se sont tus.
La guerre d’Algérie, « pas Verdun » comme on leur dit, comme pour dire « pas vraiment la guerre ». Mais alors quoi ?
Des hommes, et puis l’un d’entre eux, Feu de bois, qui n’a pas pu faire comme si. Il a vu, il ne s’en est jamais remis. De sa déchéance longue de 40 ans, racontée par la petite lorgnette d’une fête de famille qui tourne mal, naîtra la parole de Rabut, le narrateur. Il va nous dire, crescendo, ce que c’était que cette guerre de pacification.
A laquelle il n’aura rien compris.
Il va d’abord s’y refuser, et puis il va parler, se libérer, et dans le même temps charger nos cœurs de ses souffrances. De celles qui vous réveillent en pleine nuit, toutes les nuits, depuis 40 ans.

Je ne sais pas nager la tête sous l’eau. J’ai peur, je m’étouffe, je suffoque.

Laurent Mauvignier m’a tenue en apnée quand d’autres se contentent de nous tenir en haleine.




Respiration.

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